Gazette de la forge

Quelques articles pour parler de la vie à la forge, ainsi que des projets un peu spéciaux.


Mon poinçon : une météorite. Pourquoi ?

La météorite, on pense aux chocs, à l’impact et au feu. Un peu comme la forge, non ?

Photo du poinçon météorite Photo du poinçon météorite appliqué sur un couteau

Les météorites étaient la première source de fer pur pour l’Homme, bien avant la maîtrise de la réduction de minerai de fer en fer pur. On en trouve des traces dans l’Egypte Antique.

Les météorites étant très rares et descendant du ciel, les peuples y ont vu un caractère sacré.

Le forgeron transformait alors la matière issue du divin, il était donc alchimiste.

Plus tard, l’Homme a appris à maitriser l’élaboration de fer et d’acier, et peu à peu, la science a pris le dessus sur le sacré et le divin.

Les alchimistes sont devenus des chimistes.

Étant personnellement issu d’une formation scientifique, on pourrait dire, de chimiste, je poursuis le but de remettre de la magie dans l’élaboration d’objets forgés.

Par la manière de fabriquer : à la main. La provenance des matériaux, récupération de vieux fers bretons, le charbon est lui-même issu de restes de chauffe d’un boulanger fabriquant son pain dans un vieux four breton.

Bien que primordiale à une bonne pratique, la science n’est plus le seul vecteur de fabrication. Le rêve, l’imagination et la contemplation de la beauté prennent une place plus importante dans le processus de création. L’art et la technique se mélangent.

Par la manière de fabriquer, le chimiste devient alors l’alchimiste.


Les stagiaires de novembre

Les premiers stagiaires de Greem Forge sont là !

Des épées, ils veulent faire des épées… Mais moi j’ai une commande de clous, donc on va faire des clous.

Photo de clous forgés et d'une volute

Un clou ça à l’air facile au premier abord, mais on arrive à faire un clou quand on sait gérer son feu, on arrive à appréhender le modelage de forme par l’intermédiaire d’un marteau et d’une pince tout en étant limité dans le temps durant lequel la pièce est chaude pour la déformer.

Un peu déroutant au début, tous ces angles de chocs et les différentes zones de l’enclume, qui imprime sa marque autant que le marteau.

Alors tous les jours on commencera par faire 10 clous.

Les jours passent, le sommeil valide l’apprentissage de la journée. On remarque une progression autant dans le coup de main que dans l’autonomie.

Le reste de la journée est destiné aux autres commandes et projets. Pince, marteau, couteau, soudure a la forge, volute à noyau, feuille, décapsuleur, crâne. On chôme pas et on rigole bien.

Et des traitements thermiques aussi, pour les couteaux. Des quoi ?

Alors c’est parti, un peu de théorie, recuit, normalisation, trempe et revenu, martensite, austénite, structure cristalline, et l’acier, c’est quoi l’acier ? fer et Carbone ? Oui mais là on forge du 135Cr3, du 51Si7, qu’est ce que ça veut dire.

Les derniers jours sont là. On n’a toujours pas fait d’épée. Bon ok. 3 gaillards, un à la pince qui donne les instructions, deux frappeurs à la masse et à chaque chauffe on change de poste. Le chef c’est celui qui a la pince. En plus de gérer l’étirage de l’épée il faut aussi bien communiquer : on arrête pas un coup de masse comme ça.

Les dernières heures de forge sont magiques, je vois les apprentis prendre de l’assurance, je ne donne plus aucun conseil, ils mettent des coups là ou il faut, comme il faut, le placement du barreau sur l’enclume est parfait. Une très bonne conclusion de stages très intéressants.

Merci. Au plaisir de vous revoir,
Forge et honneur.


Un outil pour le p’tit frère

L’achat d’une nouvelle maison avec une approche ancienne et écolo de la construction, ok il te faut un bon outil. Une Houe.

Photo d'une houx forgée

Avec une houe tu pioches, tu creuses, tu mélanges. Pour un peu que tu l’aiguises tu pourrais même équarrir ton bois avec.

Ouais, mais ça coûte 20 balles neuf, et moi je mets une journée à en fabriquer une. C’est pas rentable cette histoire. On s’en fout, c’est pas ça qui est important.

Quand on est artisan, le plus important ce n’est pas juste le résultat, l’objet fini. Mais peut-être même plus le processus de fabrication. Partir d’un gros bloc d’acier pour faire un outil c’est long, ça demande de l’énergie et de la sueur. Mais on se rapproche peut-être plus d’un objet magique.

Avec toute cette force investie lors de la fabrication, on ne peut qu’espérer que ça donne de la force à l’utilisateur de l’outil.

Donc force à toi frangin pour la baraque.


Un cadeau pour un ami

Photo d'un décapsuleur forgé avec deux têtes de boeufs sur le manche Même objet tenu à la main

À l’ancienne, c’est comme ça que je définirais son style.

Même si, finalement, il n’essaie pas de reproduire ce qui se faisait dans le temps, il continue simplement ce qui s’est toujours fait dans sa ferme.

Un paysan donc, au caractère bien trempé et au rire reconnaissable de loin. Entouré de ses bœufs, bien sûr, pour l’aider à la tâche.

Félicitations pour ton mariage et merci pour le nôtre.

Keno